Marine : Est-ce que tu peux me raconter ton rapport à la beauté et au soin de soi ? Tu as toujours été attirée vers cet univers ?
Adja : Quand j’étais enfant et que je vivais au Sénégal, j’étais très impressionnée par le temps que passaient les femmes de ma famille à s’habiller, à se maquiller.
Ce temps de préparation n’est pas du tout réservé aux grands évènements, il fait vraiment partie du quotidien.
C’est une culture du paraître pour les autres mais aussi pour soi. Les femmes au Sénégal adorent prendre soin d’elle de la tête aux pieds. Le beurre de karité, les huiles et les crèmes de soin sont des indispensables du quotidien.
Je me souviens des odeurs des produits de maquillage, des parfums, des odeurs d’encens et des rires dans la cour de la maison, notamment lors des préparatifs de fête.
J’étais très admirative du temps passé à prendre soin de soi et je sentais en même temps que ça n’était pas fait pour moi. Ou plutôt pas de cette manière-là.
Le rapport à la beauté que j’avais envie de construire était plus… minimaliste. J’étais plutôt « garçon manqué » et ça a d’ailleurs surpris tout le monde dans ma famille quand j’ai décidé de me lancer dans la création d’une marque de cosmétiques.
Je trouve le skincare plus accessible et inclusif. Et souvent, ce sont les seuls moments de la journée où nous prenons le temps de nous occuper de nous-mêmes.
« Au-delà d’une marque de cosmétiques, LALU, c’est aussi un pont entre les continents et les cultures »
Adja, fondatrice de LALU
Marine : Il y a des personnes qui t’ont inspiré dans ton parcours de vie et de création d’entreprise ?
Adja : Absolument. Dans l’industrie de la beauté, je suis particulièrement fan de Ning Li, le fondateur de Typology. J’admire son parcours, le fait qu’il soit issu de l’immigration, tout comme moi, et qu’il ait réussi à créer une marque aussi reconnue.
Je ne peux pas oublier Kelly Massol, fondatrice de “Les Secrets de Lolly “ dont le parcours fait echos au mien. J’ai débuté dans la cuisine de mon meilleur ami Salva à Shanghai et je me suis développée petit à petit.
Je suis aussi une fan inconditionnelle de Rumi, le poète mystique. Sa sagesse et sa poésie profonde ont toujours eu un impact puissant sur ma vision de l’amour et de la vie. Ses mots transcendent le temps et l’espace, apportant une perspective unique et rafraîchissante.
Enfin, je ne peux pas oublier mon grand-père. Sa bienveillance et sa sagesse m’ont toujours guidée et permis de garder le cap.
« Le succès, c’est tomber sept fois et se relever huit »
Paulo Coelho
Marine : As-tu des livres, des podcasts ou des ressources à partager avec nous ?
Adja : Bien sûr. Il y a deux livres qui ont eu une influence majeure sur mon développement personnel et ma quête de paix intérieure. Tout d’abord, Les 4 accords toltèques de Don Miguel Ruiz qui m’a enseigné des principes essentiels pour vivre une vie épanouissante et en harmonie avec moi-même et les autres. J’y travaille toujours, mais c’est un bon point de départ lorsque l’on est en phase de découverte de soi. En ce moment je lis beaucoup sur les religions et les anciennes civilisations.
Ensuite, Le pouvoir du moment présent d’Eckhart Tolle m’a aidé à développer ma conscience et à trouver la sérénité dans le moment présent. Étant du signe du Poisson, je suis naturellement tête en l’air donc j’ai souvent besoin d’être ramenée à la réalité.
Je souhaite également ajouter un troisième livre à cette liste : La vie heureuse de Sénèque. C’est un ouvrage qui prône la recherche du bonheur et la sérénité à travers la philosophie stoïcienne. Il nous rappelle l’importance de vivre en accord avec nos valeurs et de chercher le contentement des choses simples.
Côté podcast, j’écoute souvent Pauline Laigneau, qui aborde des sujets variés qui m’enrichissent sur différents aspects de la vie et du business.
Très complémentaire, j’aime aussi beaucoup Génération DIY.
You be you présenté par Thiane est très inspirant et porte un message qui me parle beaucoup et de sujets tabous dans nos sociétés et cultures qui ont grand besoin d’être adressés.
« Akon et Sarah Diouf sont deux artistes dont j’admire le travail. Ils font briller les artistes sénégalais à l’international et le Made in Afrique »
Adja, fondatrice de LALU
Marine : Une dernière question pour clôturer cette interview : pourquoi as-tu choisi le nom LALU ?
Adja : L’idée de LALU a vraiment jailli comme une étincelle. Et j’ai tout de suite lié ce projet professionnel au fait de trouver sa lumière sur un plan personnel. Pour moi c’est un tout, l’un ne va pas sans l’autre.Donc LALU pour la lumière.
Mais aussi parce que cette marque est l’incarnation de mon rêve audacieux. Quand j’ai monté le projet en Chine en 2014, certains ont pu dire que j’étais « allumée » de parier ma vie sur un peut-être, de me lancer dans cette aventure sans filet de sécurité et d’abandonner mon travail qui me procurait une stabilité. Mais moi j’avais cette force intérieure pour ce projet, par nécessité, je n´avais pas le choix et je savais que j’avais trouvé ma voie… et ma lumière.
Si vous souhaitez poser une question à Adja, nous vous invitons à nous envoyer un message.
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